COMME UN PARFUM D'AGRÉABLE ODEUR
- Béatrice Grosjean

- il y a 37 minutes
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À l’approche des fêtes de fin d’année, nos conversations se tournent naturellement vers les plats qui garniront nos tables. Chacun évoque ses désirs, ses souvenirs, ces mets chargés d’émotions et d’histoires familiales. Bien avant de manger, les odeurs réveillent en nous une joie profonde. Elles nous parlent, elles nous touchent, elles nous mettent en appétit.
C’est en réfléchissant à cette puissance des odeurs que m’est venue une image simple… mais très parlante.
Deux récipients sur la table
Sur les tables de fête, on trouve souvent deux récipients munis d’un couvercle, placés au centre pour être accessibles à tous. Extérieurement, ils peuvent se ressembler : belle porcelaine blanche, décor soigné, apparence élégante.
Pourtant, leur contenu est radicalement différent.
D’un côté, la soupière, remplie d’un plat chaud, préparé avec soin. Lorsqu’on l’ouvre, une odeur douce et appétissante se répand, réjouissant le cœur.
De l’autre, la poubelle de table, destinée à recevoir les déchets du repas. À mesure que le temps passe et que la chaleur s’installe, l’odeur devient de plus en plus désagréable, au point qu’on referme vite le couvercle pour ne pas être incommodé.
Ce qui les différencie n’est pas leur apparence, mais leur contenu. On pourrait parfaitement inverser les rôles : mettre la soupe dans la poubelle et les déchets dans la soupière. Tant que personne n’ouvre, tout semble aller bien. Mais dès que le couvercle se soulève, la vérité apparaît.
👉 C’est le contenu qui détermine l’odeur.
Et nous, quelle odeur répandons-nous ?
Malheureusement — ou plutôt spirituellement — il en est souvent de même pour nous. Ce que nous portons à l’intérieur de notre cœur détermine l’odeur que nous répandons autour de nous.
Nous pouvons être :
un parfum de vie, de paix, de miséricorde,
ou une source de malaise, de tension, de division.
Où trouver l’agréable odeur ?
Saint Paul nous donne une clé lumineuse : « Vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous, s’offrant en sacrifice à Dieu, comme un parfum d’agréable odeur. » (Éphésiens 5, 1-2)
L’amour véritable dégage toujours une bonne odeur pour celui qui l’accueille.Si je remplis mon cœur :
de l’amour de Dieu,
de la présence de Jésus,
de la vie de l’Esprit Saint,
Alors mes relations deviennent naturellement un doux parfum de la miséricorde de Dieu.
Comment entretenir ce parfum ?
Ce parfum ne se conserve pas par hasard. Il se cultive :
en accueillant chaque jour l’Esprit Saint, dès le réveil ;
en ayant une vie de prière vivante, de relation et d’écoute ;
en méditant la Parole de Dieu ;
en me laissant transformer en profondeur par l’Esprit ;
en vivant les sacrements et la communion de l’Église ;
en mettant en pratique les enseignements reçus ;
en posant des œuvres de miséricorde…
Lutter pour garder ce parfum
La difficulté, c’est que ce parfum peut se perdre.
Comme une poubelle de table, si je me laisse remplir de déchets, même après avoir accueilli de belles choses, le mauvais finit par contaminer le bon.
1. Ce que j’accueille détermine ce que je deviens
Ce que je vois, ce que j’écoute, ce que je laisse entrer en moi… tout cela me façonne. Jésus nous rappelle : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » (Jean 13, 34)
Saint Paul va encore plus loin : « Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres. » (Galates 5, 15)
La destruction commence souvent ainsi :
j’écoute des paroles de médisance ou d’accusation ;
mon regard sur l’autre se trouble ;
je juge, puis je relaie ce que j’ai entendu.
La jalousie, l’envie, la discorde, la rumeur… sont des armes de division.Un corps est solidaire : frapper une partie, c’est faire souffrir tout l’ensemble.
« Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil… » (Matthieu 7, 5)
👉 Ne soyons pas la poubelle des autres, ni de ce monde.
2. Avec l’Esprit, apprendre à faire le tri
Saint Paul nous appelle à une vigilance claire : « Marchez sous la conduite de l’Esprit Saint… » (Galates 5, 16)
Le critère est simple : « L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur… car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. » (Luc 6, 45)
Le filtre du fruit de l’Esprit devient notre boussole : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi.
Si ce que j’écoute, dis ou fais :
ne m’apporte pas la paix,
ne vient pas de l’amour,
👉 STOP.
Je peux :
refuser une conversation malsaine,
demander avec tact de changer de sujet,
exposer au Seigneur ce qui a été touché en moi.
Quelques questions salutaires
Ce que je dis va-t-il faire grandir ou blesser ?
Est-ce que je respecte l’appel de l’autre ou est-ce que je projette le mien ?
Suis-je capable de demander pardon ?
Suis-je prêt à pardonner sans diviser ?
Celui qui divise n’est jamais l’Esprit de Dieu.
Devenir un plat agréable pour les autres
Imaginons un instant que chacun apporte le contenu de sa « soupière » pour un repas partagé. Quelle joie y aurait-il si nos cœurs étaient remplis de rancunes, de colères ou de lassitudes non déposées ?
👉 Veillons à ce que nous apportons dans nos rencontres.
Ne laissons pas le vieil homme ou la vieille femme détruire les bénédictions que Dieu prépare.
« Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit. » (Galates 5, 25)
Dieu a un projet unique pour chacun. Il y a une place pour tous. Laissons-le façonner notre cœur, retrancher ce qui est mauvais, ajouter ce qui est bon. Et quand nous chutons, courons vers sa miséricorde, sans peur.
Alors, peu à peu, nous deviendrons ce parfum d’agréable odeur que le Seigneur offre en nourriture à nos frères et sœurs.
Béatrice Grosjean













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