
1/ Je viens chez toi, le veux-tu ?
« Zachée, descends vite il me faut aujourd’hui demeurer dans ta maison » (Luc 19,5) Le jour où vous avez choisi de suivre Jésus, n’est-ce pas parce que vous avez compris à quel point vous étiez important, aimé de manière unique ? Votre cœur n’était-il pas tout brûlant lors de cette rencontre ? Beaucoup de témoignages de conversion attestent de l’Amour de Jésus qui guérit, qui relève, qui libère. C’est le début d’une vie nouvelle. En effet cette invitation Jésus me la fait personnellement tout au long de ma vie. Zachée n’était pas la personne chez qui on pensait voir Jésus s’installer. Jésus ne lui a pas demandé de changer avant d’aller chez lui. Tel qu’il était il lui a demandé de l’accueillir. Parce que Jésus n’a pas peur de ce que nous sommes, de ce qui est bancale chez nous, de ce qui sent mauvais. Il ne vient pas me juger. Il connait mes faiblesses, Mais ne les pointe pas du doigt. Il attend juste un consentement pour agir. C’est l’Amour qui frappe à la porte. Même si je le connais depuis longtemps, c’est aujourd’hui que jésus me demande encore : et toi veux tu que j’aille demeurer chez toi ? Veux-tu me laisser agir en toi ? Acceptes-tu de me donner ta vie aujourd’hui telle qu’elle est ? Veux-tu accueillir mon Esprit Saint, réveiller le souffle que je t’ai donné le jour de ton baptême ? Tous les jours Jésus se tient là attendant notre rencontre, assoiffé de ce temps d’amour partagé.
2/ Qui est-il celui qui veut demeurer chez moi ?
C’est ce Père miséricordieux qui attend le fils perdu, qui redit sans cesse « Mon enfant, toi, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi est à toi » (Luc 15,31) C’est un père qui n’a de cesse que de nous appeler par notre nom. Dieu a un désir que je vienne sans cesse à lui, à sa rencontre, en intimité avec lui, dans une relation d’Amour partagé. En gentlemen il n’entrera pas chez moi si je ne lui ouvre pas la porte de mon cœur. Il n’attend de toi qu’un OUI pour agir. N’aies pas peur de tes faiblesses, nous dit le Seigneur. Par mon esprit je veux révéler tous les trésors que j’ai déposés en toi et qui actuellement sont enterrés. Je désire te faire entrer dans ma paix, ma joie. Tel que tu es, là où tu es, tu peux être témoin pour les autres si tu le veux. Le veux-tu ?
3/ Quel appel à l’amour je reçois ?
Quel témoignage d’Amour suis-je aujourd’hui ? Est-ce que, à la suite de Jésus, poussé par l’Esprit, j’ai de la miséricorde pour ceux que je croise dans la souffrance. Est-ce que dans ma famille j’ai des gestes d’amour pour mon mari, ma femme, mes enfants et les autres membres de la famille ? Saint Paul nous dit « Quand je parlerais en langues, celle des hommes et celle des anges, s'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante. » (1Cor 13,1). Il ne parle pas de cet amour facile qu’on nous vend un peu partout aujourd’hui, il nous parle de l’Amour, l’amour de Jésus, l’amour du Père. Cet amour qui se donne, qui pardonne, cet Amour qui donne sa vie sur la croix pour me sauver, pour sauver ceux que je côtoie, ceux que je rencontre, ceux que le Seigneur a mis sur mon chemin. C’est celui qui a eu le cœur transpercé qui a soif de notre « oui » Quand je regarde les abominables souffrances, humiliations que Jésus a subies pour notre salut et que lui me dit « venez à ma suite et je vous ferai pêcheurs d’hommes » (Mt 4,19), suis-je prêt(te) à dire OUI je le veux ? Comme Abraham, qui ne connaissait pas le plan de Dieu, vais-je accepter de me mettre en route ? Comme Marie je ne comprendrais pas tout, mais elle a dit « OUI », et cet abandon elle l’a sans cesse renouvelé, même au pied de la croix, dans la souffrance. Et sur le chemin de la vie, par la résurrection de Jésus elle était toujours présente au cœur de cette Eglise naissante. Aujourd’hui c’est nous qui sommes invités à ce « OUI » quotidien, ce oui d’Abraham, de Marie, des Disciples, des Saints. Le même « Oui » que Jésus donne à son Père à Gethsémani en acceptant de mourir sur la croix « Pourtant, non pas comme je veux, mais comme tu veux » (Mt 26,39). Parce que c’est à un Père miséricordieux que nous disons oui. C’est en invitant chaque jour son Esprit Saint à être présent avec moi que je pourrais aimer moi aussi comme Jésus « aimez-vous les uns les autres comme je vous ait aimés » (Jn 15,12). C’est lui qui me fera dépasser mes « oui Seigneur » mais celui là , tu as vu ce qu’il m’a fait ou comment il est, ce qu’il fait…. En Eglise soyons témoignage de Jésus que chacun puisse s’exclamer « Regardez comme ils s’aiment » (Jn 13,35). Reconnaissons avec joie les talents, les charismes les dons des autres, ne jalousons pas, et faisons croitre ce que le Seigneur nous donne, dans son amour. Accompagnons-nous réciproquement d’un amour fraternel sur un chemin de sainteté. En ce temps de carême, je prends conscience de mes faiblesses, mais pas pour m’y attarder. Car j’ai confiance mon Dieu en ton Amour, je sais que le prix de mes péchés a été payé, que même la mort n’a plus d’emprise sur moi. Alors oui Seigneur j’ai confiance en toi, je te dis « OUI », je te donne ma vie, te la redonne chaque matin. Prends là, enseigne moi, guéri moi, fais de moi ce qu’il et plaira. Oui Seigneur je sais que tu m’aimes et je te donne ce « OUI » en signe de mon amour pour toi. Elargis, chaque jour un peu plus mon cœur pour que mon oui soit chaque jour un peu plus grand. Que je sois semeur de ton amour. Fais grandir par ton Esprit Saint l’amour pour mes frères et sœurs, tout particulièrement pour ceux qui m’agacent, qui m’ont blessé(e). Apprends-moi à être au service des autres comme toi, reprends-moi quand je perds patience ou critique, apprends-moi à rejeter la jalousie. Nous le savons tous, l’amour est donné gratuitement, n’attendons pas de reconnaissance en retour. Rend Seigneur mon cœur impatient de nos rencontres quotidiennes, que je sois rempli(e) de ta miséricorde afin que je trouve en toi la grâce d’être chaque jour un peu plus témoin d’amour pour les autres. Que quand tu te tiens à ma porte que je sois empressée de cette rencontre ; désencombre en moi la source d’eau vive que j’ai trop souvent enterrée, fit la jaillir en source de vie.
Béatrice Grosjean
Merci Béatrice pour cet article jailli de tes entrailles qui, par ton souffle, nous propulse dans le grand Souffle de l'Esprit Saint. Emportés dans cet élan missionnaire, nous sommes des témoins du Christ, projetant des étincelles et rallumant le feu qui couvait sous la braise. Le feu de ton cœur est comme un allume-gaz, qui, par une petite étincelle, a le pouvoir de réveiller et d'embraser d'autres cœurs.
Merci Seigneur trois fois Saint !